Pendant la crise, manager le travail à distance à l'INRAE
Afin de maintenir au mieux les activités de recherche dans ses nombreux centres, l’ensemble des responsables de l’INRAE, notamment ceux de la direction des ressources humaines et du développement durable (DRHDD), ont dû mettre en place des dispositifs dans l’urgence et expérimenter un management à distance inédit jusqu’alors.

Issu de la fusion opérée début 2020 entre l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea), l’INRAE emploie des agents titulaires et contractuels. Présent partout en France, il est composé de 18 centres, 14 départements et 268 unités expérimentales, de recherche et de service.
Faire face à l’urgence
Lorsque le confinement est annoncé, c’est le management à distance - jusqu’alors peu pratiqué - qui caractérisera le plus la mutation opérée en urgence. Un dispositif d’adaptation structuré est mis en place avec un plan de continuité d’activité (PCA) élaboré par chacun des centres. Celui-ci prévoie notamment une cellule de crise réunie deux fois par semaine par le PDG - 70 personnes -, ainsi que des conseils d’unité et de centres de recherche.
Plusieurs mesures de soutien aux agents et au management sont également prises : vadémécum, numéro vert de cellule psychologique, accompagnements des directeurs d’unité par un prestataire extérieur, réunions d’équipes régulières, communication interne - journal, mot du président, infos RH. Les activités terrain indispensables seront maintenues tandis que les recrutements et concours se poursuivent après adaptation au nouveau contexte.
S'appuyer sur les acquis de la QVT
L’INRAE a structuré depuis plusieurs années une politique de prévention des risques, notamment concernant les RPS. L’Institut a également engagé des actions relatives à la qualité de vie au travail (QVT), telles que la mise en place d’un baromètre ou la priorité donnée à un plan de modernisation des fonctions supports.
Face à la crise sanitaire, la responsable du pôle QVT a contribué, aux côtés des autres acteurs, à la mise en place de dispositifs - webinaire pour managers, relecture du vademecum, réunions hebdomadaires pour maintenir le lien avec les agents des différents départements. En tant qu’assistante de prévention et en lien étroit avec le psychologue du travail, elle a pu remonter des informations et alerter le directeur sur certaines problématiques rencontrées.
Pour quels effets ?
Si les outils de communication et de dialogue social ont semblé donner satisfaction, et si des difficultés rencontrées par des agents ont été signalées - suractivité due au travail, isolement... -, les difficultés de maintien d’un collectif à distance ont pu complexifier l’évaluation du vécu réel de certains agents.
Dans le cadre de la reprise, la cellule de crise et les conseils d’unité et de centres restent opérationnels. Le dispositif de télétravail sera amené à évoluer, et des mesures de veille et d’évaluation vont être mises en place, notamment une démarche de retours d’expérience sur cette période.
Au final, malgré les risques et difficultés dues à l’isolement, la démarche QVT mise en œuvre par l’INRAE en amont de la crise a favorisé l’adoption rapide de nouveaux dispositifs. Ceux-ci ont permis de maintenir la continuité de l’activité et la santé des agents, tant sur le site qu’à distance.
Crédit photo : photothèque INRAE