Au CH de Mulhouse, un accompagnement sur la transmission des savoirs

23 fév 2021

Une formation-action par groupes de travail autour de la transmission des savoirs au sein d’un centre hospitalier a conduit à l’élaboration d’un guide des bonnes pratiques, généralisé par la suite à tout l’établissement.

Hopital

C'est le plus grand établissement hospitalier non universitaire de France. Désormais partie intégrante du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA), l’hôpital de Mulhouse poursuit dès 2011 un travail sur la transmission des savoirs. « Au début de la démarche, nous savions qu’il y avait une problématique autour de cette question, mais cela restait assez confus, se souvient Elvis Cordier, directeur des ressources humaines du groupe. Nous nous sommes tournés vers notre OPCA, qui a cofinancé un accompagnement avec l’Aract Grand-Est ».

Une première conférence sur le sujet a été organisée pour l’encadrement de l’hôpital, qui a permis de mener plus avant la réflexion. Deux groupes de travail se sont constitués au sein de deux pôles volontaires – le Pôle cœur- poumons-vaisseaux et le Pôle médecine physique, réadaptation et rhumatologie – composés chacun de profils variés en termes d’ancienneté, de métier ou de statut.

Améliorer les pratiques existantes

« Nous avons commencé par un brainstorming sur les points à améliorer dans le processus de transmission des savoirs, afin de bien identifier ensemble les problématiques », détaille Sinéad Abbott, chargée de mission à l’Aract Grand-Est. Trois questions se sont révélées prégnantes : le manque de temps, le manque de communication, et les difficultés de recrutement et de fidélisation. « Il s’agissait ensuite de trouver des solutions pragmatiques pour aller plus loin et créer un outil d’accompagnement des nouveaux arrivants, poursuit Sinéad Abbott. Nous avons privilégié l’amélioration des pratiques existantes ».

Ces pratiques n’étaient pas les mêmes dans les deux pôles. En cardiologie, par exemple, un dispositif d’accompagnement des nouveaux personnels existait déjà sous forme de tutorat, tandis que le second pôle, plus diversifié, avec une vingtaine de professions représentées, connaissait une grande hétérogénéité des pratiques en la matière. Le travail avec le premier groupe a ainsi abouti à réactualiser le protocole d’accueil et à clarifier les rôles de chacun. Le second a produit un document rappelant les informations essentielles à connaître, cela pour chaque unité fonctionnelle.

Guider toutes les équipes

« Les participants ont pu travailler sur des outils répondant à leurs besoins et directement utilisables dans leur quotidien », souligne Sinéad Abbott, qui ne cache pas le manque de temps prévu dans l’action initiale pour produire un guide des bonnes pratiques opérationnel pour l’ensemble du site.

« C’est le prochain dossier sur lequel nous allons travailler après notre démarche en cours de certification qualité. Nous avons déjà commencé à décontextualiser tous les outils de tutorat, il faut à présent les adapter à l’ensemble des postes de l’hôpital, affirme Elvis Cordier. Nous avons amorcé un travail pertinent pour l’établissement, qui contribue à l'amélioration des conditions de travail des agents mais aussi à la sécurité et à une meilleure qualité des soins. » À terme, un guide sera remis dès l’arrivée dans un service, détaillant les savoir-faire à acquérir dans un délai déterminé.

 

Chantal Pointet, cadre supérieur de santé et cadre du Pôle cœur-poumons-vaisseaux (près de 230 agents)
Le groupe de travail nous a fait gagner beaucoup de temps. Nous avions par exemple des doutes quant au fonctionnement du tutorat, et les échanges ont permis au contraire de montrer que cette pratique devait exister et être renforcée. Aujourd’hui, chaque nouvel arrivant se voit attribuer un tuteur qui fait régulièrement le point avec lui les trois premiers mois sur les compétences à acquérir, avec l’accompagnement d’un cadre. Nous avons rapidement mis en œuvre des actions très concrètes, comme le document qui décrit au jour le jour l’organisation du travail au sein du plateau technique, ou le groupe d’échanges entre pairs. La difficulté est de faire vivre la démarche, et l’information doit être donnée à chaque nouveau cadre. Cette réflexion doit être portée par l’institution.

 

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Centre hospitalier de Mulhouse
Secteur : hospitalier
Effectif : 4 814 personnels non médical et 668 personnels médical
Région : Grand-Est
Site du groupe hospitalier : www.ghrmsa.fr |
Etablissement : Hôpital Emile Muller

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Ce retour d’expérience est issu du n°359 de la revue Travail & changement publiée par l’Anact en 2015 « Conditions de travail et performance des organisations publiques ». [Télécharger la revue]

Crédit photo : site web du Groupe Hospitalier de la Région de Mulhouse et Sud Alsace

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