REX covid-19 : comment le CIG Petite couronne s'est mobilisé aux côtés des collectivités territoriales d’Ile-de-France

03 juin 2020

De nombreuses missions essentielles ont continué à être assurées par les agents des collectivités territoriales au plus fort de la crise sanitaire. Les préventeurs et les médecins du Centre interdépartemental de gestion (CIG) Petite couronne ont déployé dès le début de la pandémie plusieurs outils pour accompagner les collectivités dans leur démarche de prévention en santé/sécurité. Un premier retour d’expériences en construction pour améliorer demain la résilience des organisations.

Pandemie FP

 

Quelles compétences en sécurité/santé au travail les collectivités territoriales ont-elles mobilisé pour prévenir les risques de contamination de leurs agents et des usagers ?  Il est certes difficile d’avoir une vision précise et exhaustive compte-tenu du nombre de collectivités en France, d’autant que certaines collectivités importantes disposent de leurs propres préventeurs. En Ile-de-France, nombreuses sont les collectivités qui ont néanmoins fait appel au service de Médecine Préventive et au service Ergonomie et Ingénierie de la Prévention des Risques Professionnels (EIPRP) du CIG petite couronne.

Le service EIPRP, lequel réunit une vingtaine d’ingénieurs HSE et d’ergonomes, accompagne depuis le début de la crise 180 collectivités adhérentes des départements Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne. « La fonction publique territoriale compte entre 150 et 200 métiers différents. Certains de ces métiers ont été largement mobilisés pendant le confinement », précise Grégoire Merrheim, chef du service EIPRP. Eboueurs, agents des Centres communaux d’action sociale (CCAS) chargés de l’aide à domicile ou du portage des repas, agents travaillant pour les structures d’accueil et de restauration des enfants des personnels soignants, policiers municipaux, soignants des centres municipaux de santé ou encore techniciens de traitement des eaux, ce sont autant de métiers qui ont continué leur activité sur le terrain pendant la période du confinement. Sans toujours disposer, tout au moins pendant les premières semaines de la crise, d’équipements de protection contre le Sars-Cov-2. « Un grand nombre de prestations ont dû être assurées par les équipes dans un contexte de tension sur les effectifs et d’appropriation des protocoles sanitaires », poursuit le responsable du service EIPRP.

Des fiches métiers dédiées

Au plus fort de la crise sanitaire, les ingénieurs du service prévention du CIG ont repensé leurs modalités d’intervention pour accompagner à distance les réorganisations des collectivités territoriales : conseil par téléphone ou mail, participation à des visioconférences, diffusion de documents par l’intermédiaire du site internet du CIG… Ainsi, des outils méthodologiques d’aide à la conception de plan de continuité de l’activité et de plan de reprise pour engager le déconfinement ont été construits par le service de prévention (https://www.cig929394.fr/grh/prevention-risques-professionnels-covid-19). Des fiches pratiques reprenant l’essentiel des préconisations, que ce soit pour l’entretien du linge et des vêtements de travail, la désinfection des locaux, l’utilisation et le partage de véhicules ou la conduite à tenir devant une suspicion de Covid-19, ont été mises en ligne.

Soucieux de transmettre des consignes opérationnelles aux directeurs des services, aux responsables de cellules de crise, aux préventeurs mais aussi aux agents mobilisés pendant la crise, les ingénieurs et ergonomes du CIG ont aussi utilisé leurs connaissances du terrain pour élaborer et diffuser une vingtaine de fiches métiers. En effet, les fiches mises à disposition par les autres organismes de prévention ne sont pas toujours adaptées aux spécificités métiers de la territoriale comme celles des agents des CCAS, des agents de propreté et de collecte ou encore des gardiens des résidences personnes âgées. « Il n’est pas possible de concevoir de bonnes fiches conseils sans avoir une compréhension fine des contraintes des services opérationnels de la fonction publique territoriale », estime Grégoire Merrheim. S’agissant du télétravail, le service de prévention des risques professionnels du CIG petite couronne ne s’est en revanche pas penché sur ces enjeux pour les agents. En raison peut-être des ressources disponibles sur le sujet, les collectivités ont été peu demandeuses d’un tel accompagnement. Et même s’il existe autant de cultures métiers que de collectivités, des collectivités avaient peu déployé cette organisation du travail en début de confinement.

Une participation importante au dialogue social

Dans les collectivités territoriales comme ailleurs, les CHSCT se sont tenus en visioconférence. « Les ingénieurs du service ont participé aux CHSCT pour discuter avec les élus et les directeurs opérationnels du contenu des plans de continuité ou de reprise d’activité, des difficultés rencontrées par les uns ou les autres ou encore de l’adaptation des prescriptions à la gestion des risques », précise Grégoire Merrheim.

A côté des conseils pour la mise en œuvre de protocoles de gestion du risque biologique, les préventeurs du CIG ont été aussi vigilants sur la question du « transfert de risques ». Le respect des mesures Covid-19 est susceptible de générer d’autres risques professionnels, comme par exemple les risques chimiques liées aux procédures de désinfection et de nettoyage. De plus, les protocoles sanitaires peuvent accroître les contraintes pesant sur les collectifs de travail alors que ceux-ci doivent composer avec une baisse des ressources humaines en raison des absences pour garde d’enfants ou des personnes vulnérables au Covid-19. « Le rôle de l’encadrement est d’adapter les contraintes, en l’occurrence redéfinir le niveau d’exigences et d’objectifs afin que le travail soit tenable et soutenable dans la durée. Nous attirons beaucoup l’attention de la chaine d’encadrement sur ce point lors de nos interventions », signale-t-il. Avec le déconfinement et l’amélioration des indicateurs relatifs à la circulation du virus en France, les préventeurs du service EIPRP ont pu retourner auprès des équipes de terrain pour identifier les points forts et les points de vulnérabilité des organisations mises en place durant la crise sanitaire. Un travail de longue haleine qui s’appuie sur des observations fines services par services.

L’heure du retour d’expériences

« Au cours de cette crise, nous avons appris sur nous-mêmes et sur nos adhérents. Nous engageons au sein du service une réflexion afin d’évaluer nos pratiques, ce que nous avons bien fait, ce que nous avons pu rater. L’objectif est de faire évoluer notre offre de service pour le cas où nous serions confrontés à une nouvelle crise sanitaire de cette ampleur », poursuit Grégoire Merrheim. Mais il est cependant encore trop tôt selon lui pour tirer des préconisations type « bonnes pratiques » à l’attention des collectivités territoriales. Pour construire un retour d’expériences, le service EIPRP a organisé plusieurs webinaires. L’objectif de ces webinaires est de partager les témoignages des représentants des collectivités, ce qui a été mis en place pendant la crise, les réussites, les difficultés et les ajustements opérés. Le premier webinaire, organisé le 11 juin, porte sur les métiers de la propreté urbaine dans le contexte de la crise sanitaire. Les deux webinaires suivants, programmés le 25 juin et le 2 juillet, sont consacrés au retour d’expériences des collectivités dans les piscines et dans les écoles. La prochaine journée annuelle santé/sécurité du travail du CIG petite couronne, dont la date n’a pas encore été fixée, portera elle-aussi sur les enseignements de la crise sanitaire.

 

A DECOUVRIR - Les ressources de [www.santetravail-fp.fr] pour agir sur le télétravail dans la Fonction publique

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